Page:Colet - Enfances celebres, 1868.djvu/39

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(Ils sortent.)

SCÈNE III.

LA COMTESSE, seule.

LA COMTESSE. Mon Dieu ! est-ce comme un châtiment que vous m’avez donné ce fils ? Est-ce pour humilier mon orgueil que vous l’avez créé si peu digne de ma tendresse ? Mais son âme est-elle aussi disgraciée que son corps ? Il a parfois cependant des mouvements généreux. Changera-t-il ? Dois-je croire à la prédiction de sa nourrice ? Oh ! mon Dieu ! faites qu’elle se réalise, et mon cœur de mère lui sera rendu… Mais voici son père qui le ramène.

SCÈNE IV.

LA COMTESSE, LE COMTE, BERTRAND.

LE COMTE. Oh ! cette fois je ne pardonnerai plus.

BERTRAND. Il faut bien que j’apprenne à me battre.

LE COMTE. Apprenez d’abord à m’obéir. (À la comtesse.) Croiriez-vous que je l’ai trouvé près du pont-levis, à moitié nu ; luttant avec le fils d’un bouvier ? Tenez, il porte les marques de cet indigne combat.

LA COMTESSE. Bertrand, vous oubliez que votre père est un gentilhomme.

LE COMTE. Je le lui rappellerai ; et cette fois la leçon sera forte : quatre mois de prison dans la tour.