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Page:Colet - Enfances celebres, 1868.djvu/78

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et commença celle des Vies des hommes illustres de Plutarque. Il dédia les premières Vies à François Ier, qui lui ordonna de continuer cette traduction et lui accorda comme récompense l’abbaye de Bellezane. Voulant compulser les manuscrits de Plutarque qui existaient en Italie, il s’y rendit avec l’ambassadeur de France. Bientôt il fut chargé par celui-ci et par le cardinal de Tournon de porter une lettre du roi Henri II au concile alors rassemblé à Trente. Il s’acquitta si habilement de sa mission qu’à son retour à Paris il fut choisi comme précepteur des deux fils de Henri II. Tout en faisant cette éducation il termina sa traduction des Vies de Plutarque qu’il dédia à Henri II, et commença celle des œuvres morales du même écrivain qu’il ne termina que sous le règne de Charles IX son élève à qui il en fit pareillement hommage. Dès le lendemain de son avènement au trône, le roi Charles IX le nomma son grand aumônier. Plus tard, le siège d’Auxerre étant venu à vaquer, le Roi le donna à son Maître, comme il appelait Amyot.

Quand son autre élève Henri III parvint au trône, il lui conserva toutes ses charges et le nomma commandeur de l’ordre du Saint-Esprit qu’il venait de créer. Amyot passa ses dernières années dans son diocèse, uniquement occupé de l’étude et de l’exercice de ses devoirs. Il mourut à Auxerre le 6 février 1593 dans sa quatre-vingtième année. Il laissa 200 000 écus de fortune. Il fit don à l’hôpital d’Orléans, où il avait été recueilli quelques jours dans son enfance, un legs de douze cents écus. Sa traduction de Plutarque est restée la plus estimée et la meilleure que nous ayons en français.