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plairait. J’ai répondu que je déjeunais et dînais avec vous.

— Ceci est une concession du père Taverne, reprit Nérine ; voilà donc le glorieux parti que lui ont inspiré les portraits des artistes célèbres.

— Vous verrez que ce mezzo-termine va tourner à la confusion de nos ennemis. Habillez-vous vite et descendons au salon, la péripétie approche ; il faut y concourir debout.

Nérine se leva gaîment quoiqu’elle souffrit beaucoup. En elle la volonté gouvernait l’être.

Nous nous rendîmes au salon à l’heure précise du déjeuner ; aussitôt nous fûmes entourées par les convives qui avaient dîné avec nous la veille ; tous déclarèrent qu’ils voulaient rester dans notre compagnie.

— Vous voyez bien, dis-je à Nérine ; c’est un commencement de victoire.

On nous servit à déjeuner, non dans la salle où était dressée la table d’hôte, mais dans le petit salon où s’étaient réfugiés le jour précédent nos antagonistes.

Nous nous plaçâmes sans observation autour d’une table ronde ; mais le magistrat de Pau, qui entra le dernier, s’écria :

— Qu’est-ce à dire ? le père Taverne a faibli et baissé pavillon devant l’insolence des Serrebrillant !