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où l’on déposa le cadavre sanglant du héros que Ravaillac frappa au cœur.

Abd-el-Kader, prisonnier de la France, a demeuré quelque temps dans ce palais d’Henri IV avant d’habiter le château d’Amboise.

On montre aussi à Pau la maison où Bernadotte vint au monde, ou plutôt deux maisons d’une même rue qui se disputent l’honneur d’avoir vu naître ce soldat heureux qui a fondé une dynastie en Suède.

À travers Pau, bâti sur une hauteur, on trouve çà et là de larges anfractuosités sur les versants desquelles s’étalent des arbres et des jardins. De petits ponts sont jetés d’une rive à l’autre sur ces courants de verdure. C’est d’un effet inouï ; quel contraste avec les villes planes de la Hollande ! Mais c’est surtout la campagne de Pau qu’il faut voir. Beaucoup d’Anglais résident à Pau ou dans les environs pendant l’hiver. Une riche insulaire, miss Fitz-Gérald, possède tout près de la ville le château de San-Miniato, dont les serres et les jardins nous ont rappelé ceux des belles villas de l’île de Whight, et où se trouve une galerie de tableaux révélant un goût rare d’artiste et de connaisseur.

Il est un autre pèlerinage pittoresque qu’il faut faire : Après avoir traversé le parc que j’ai décrit, à droite se trouve le petit village de Billères, où