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de Navarre, composa plusieurs de ses contes et de ses poésies. Clément Marot, attaché au service de cette princesse, écrivit là, aussi, quelques-uns de ses vers les plus passionnés.

Je pénétrai dans l’intérieur du château par une porte en ogive, et je me trouvai dans une vaste cour intérieure qui sépare les quatre ailes de l’édifice ; Chaque salle et chaque galerie mérite une visite attentive ; les sculptures, les boiseries, les tapisseries, les vieux meubles se marient à l’architecture de ce monument avec une harmonie parfaite. La chapelle a de fort beaux vitraux qui ne laissent pénétrer qu’un jour voilé et recueilli. On entre avec un tressaillement ému dans la chambre où naquit Henri IV ; on dirait que c’était hier que le royal et robuste enfant poussa là ses premiers vagissements et ses premiers cris.

Voici le lit où Jeanne d’Albret, fille de Marguerite de Valois (sœur de François Ier), sa mère, le mit au monde ; ce lit est encore couvert de la courtine de soie qui abrita l’accouchée. À côté, voici l’écaille de tortue où l’on déposa le nouveau-né après avoir frotté ses lèvres d’une gousse d’ail et lui avoir fait avaler un peu de vin de Jurançon. Dans la même chambre, comme une antithèse de cette naissance joyeuse, on a placé le lit mortuaire du Louvre, le lit