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nom où se passa l’enfance d’Henri IV, il ne reste plus qu’un portail et une tour.

Toujours sur les bords du Gave, de l’autre côté de Pau, est le couvent et l’église de Bétharram, bâtis au pied d’une haute montagne boisée. Le Gave coule en face du monument, les cimes des arbres frissonnent sur son toit. Tout près sont des gorges profondes où se trouve la grotte la plus vaste et la plus curieuse des Pyrénées.

En face de Pau, dans un pli du paysage verdoyant, s’élève le blanc château de Gélos où Napoléon passa une nuit en 1808. Il décida qu’on ferait là un haras qui subsiste encore et d’où sortent tous ces élégants petits chevaux basques dont nous aurons occasion de reparler.

Mais il faut quitter Pau et s’arracher à l’attrait de ses merveilleux alentours. Au lieu de prendre la diligence, pour mieux me pénétrer de la douceur de la campagne, je monte un matin, vers midi, dans une de ces petites calèches champêtres tendues à l’intérieur de toile perse et que traînent deux chevaux rapides ; le cocher en veste courte, la tête couverte du béret basque, est un guide intelligent qui explore ces montagnes depuis son enfance et me promet une halte à chaque curiosité. Nous traversons le pont de pierre jeté sur le Gave ; nous repassons par le faubourg de