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Charles IV, des mains hardies du prince de la Paix.

Que de royales fiancées partirent de France ou y arrivèrent par cette route historique ! Ce fut autrefois Rigunthe, fille de Frédégonde, qui devint reine des Visigoths ; puis Blanche de Castille, mère de saint Louis ; puis Blanche de France, que Pierre le Cruel fit étouffer entre deux matelas ; puis cette touchante héroïne de Schiller, Élisabeth, fille de Catherine de Médicis, fiancée d’abord à don Carlos, et qui devint femme de son père, le sombre Philippe II ; puis Anne d’Autriche, mère de Louis XIV, et Marie-Thérèse, qui fut sa femme ; puis, de nos jours, la jeune infante, sœur de la reine d’Espagne, qui épousa le duc de Montpensier.

Que de capitaines, que de héros ont encombré de leurs soldats cette route fameuse ! Depuis Roland, le preux de Charlemagne « si beau à voir dans sa brillante armure, sur Vaillantif, son beau coursier dont les rênes d’or lui battent dans la main tandis qu’à son épieu, qu’il porte au poing dressé vers le ciel, flotte un gonfanon blanc[1]. »

Vinrent ensuite Bertrand Duguesclin et ses compagnies blanches ; le Prince Noir menant les bandes

  1. Chanson de Roland.