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droite il fait un signal à l’orchestre qui exécute aussitôt l’air de la reine Hortense : Partant pour la Syrie.

On entend le roulement de la voiture, elle approche, mais elle n’est accueillie par aucune exclamation et pas un piqueur ne la précède. Oh ! surprise ! cette voiture n’est pas la voiture impériale ; ce n’est point l’empereur et l’impératrice qu’elle contient, mais le maire de Biarritz, qui sort de la villa Eugénie et vient annoncer au directeur atterré que, la réception de Leurs Majestés se prolongeant, elles ne pourront pas assister au spectacle.

La représentation s’achève tristement ; les acteurs ont perdu leur entrain ; la salle se dégarnit ; on va finir la soirée au Café de Madrid, où les sorbets neigeux et le chocolat fumant circulent.

J’emploie la journée du lendemain à parcourir de nouveau toute cette plage accidentée où j’ai déjà promené le lecteur depuis la côte du Moulin jusqu’à la côte des Basques. Le soir, nous allons avec la princesse Vogoridès sur le plateau de l’Atalage, voir tirer un feu d’artifice : les fusées sillonnent le firmament, se confondent aux étoiles, défient la gerbe de la comète et vont retomber en pluie de feu dans la mer. Tout à coup des bombes éclatent dans l’air avec fracas, comme si Biarritz était assiégé ; ce sont ensuite des cascades d’étincelles et de