Page:Colet - Les Derniers Marquis - Deux mois aux Pyrénées - 1866.djvu/262

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 248 —

sont également en fer creux. Cela convient à un théâtre d’été. De légères peintures à fresque décorent le plafond. La loge impériale au niveau des galeries occupe tout le fond de la salle en face de la scène. Ici les tentures et les sièges sont en soie ; et sur des meubles élégants sont distribuées des lampes à globe d’opale éclairant de hautes gerbes de fleurs dans des potiches chinoises. Le directeur vient donner un coup d’œil d’examen à cette loge et il place sur une causeuse un énorme bouquet destiné à l’Impératrice. Je vois tous ces détails de la loge voisine où je suis assise. Le spectacle commence, on joue un opéra comique de M. Massé, la troupe voyageuse s’en tire à merveille ; elle est fort applaudie par les spectateurs.

L’opéra s’achève sans que l’Empereur et l’Impératrice arrivent. Tout à coup un employé, halluciné par son espérance, annonce qu’il vient de voir sortir la voiture impériale de la villa Eugénie ; aussitôt la Grande Rue s’illumine, les lanternes chinoises du Labyrinthe du Casino sont éclairées et balancent leurs guirlandes de fleurs de lumière à la brise qui monte des vagues ; tous les spectateurs se groupent sous le petit péristyle. Le directeur ganté et cravaté de blanc les gourmande et les contient d’un geste de sa main gauche tendue horizontalement, tandis que de la