Elle s’en saisit et le baisa follement en s’écriant :
— Oh ! les beaux myrtes !
Je n’avais pas remarqué que ce bouquet se composait de myrtes et d’œillets blancs. Le comte Luigi rentra, tandis que Zéphira me disait :
— Trouvez-vous pendant l’entr’acte dans les coulisses, à la loge de Stella.
— J’espère que vous allez l’applaudir et la traiter en bonne camarade, répliquai-je tout haut.
— Oh ! soyez tranquille, je lui réserve une pluie de bouquets, mais je garde celui-ci, ajouta-t-elle à voix basse.
Je la quittai sous prétexte que le consul m’attendait.
— À tantôt, me dit-elle comme je sortais.
— Oui, après le triomphe de Stella, répondis-je.
Dès le premier acte, le succès de la prima donna fut immense, on lui fit des ovations à l’italienne, sonnets et couronnes pleuvaient sur sa tête. Zéphira tint parole, elle acclama Stella, lui battit des mains et lui jeta des fleurs. À chaque entr’acte, elle alla la féliciter et l’embrasser dans sa loge. Elle m’y trouva, ce qui la rendit encore plus expansive et plus tendre pour sa camarade. Elle voulait le soir même, improviser une fête chez le comte Luigi pour célébrer la réussite de Stella.
Et comme elle insistait auprès de son amie pour me décider à venir à cette fête :
— Toi seul tu peux entraîner le signor Francese, repartit la prima donna en riant.