Je répondis que je ne disconvenais pas de cet empire ; mais qu’un vieux parent malade m’attendait, et qu’avant quelques jours je ne serais pas libre.
À ces mots, Zéphira s’élança vers moi, et je crus qu’elle allait me griffer de ses jolis doigts. Elle s’écria qu’elle comprenait bien que tout ce que je disais était un prétexte et que je ne voulais ni l’aimer ni la voir.
Je répliquai galamment que mon unique désir était de passer ma vie auprès d’elle, et que, pour nous lier, dès ce soir j’allais lui demander un service. Je lui parlai alors de la petite danseuse du Maroc et de son ambition théâtrale. Comme je l’assurai que l’Africaine n’était pas belle, elle me promit de la recommander le soir même à l’impresario qui devait la reconduire dans sa gondole.
— Je n’y mets qu’une condition, ajouta-t-elle, c’est que vous viendrez dans trois jours à la fête que je donnerai.
— Non, dans huit jours, répliquai-je ; car l’oncle que je soigne est fort malade. Dans huit jours il sera guéri, vous aurez fait débuter la pauvre danseuse et je serai tout à vous, belle Zéphira.
Elle trépignait d’une jambe tout en balançant l’autre horizontalement. Je serrai le bout de son pied, chaussé de satin nacarat, puis, sans vouloir rien entendre, je m’aventurai dans le dédale des coulisses.
Je trouvai sous le péristyle du théâtre le consul de France. Il m’attendait, me dit-il ; il offrait le soir même