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Page:Colet - Lui, 1880.djvu/387

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Albert, à la douce tentation de vous suivre à la promenade, de vous faire visite et d’accepter d’attrayantes distractions qui peuvent finir par des catastrophes.

— Oh ! je le savais bien, s’écria-t-il, vous allez me fuir en me pardonnant ; est-ce là votre bonté ?

— Vous me comprenez mal, vous viendrez chez moi : vous avez vu si mon fils vous aime, et moi… je ne saurais me passer de vous voir sans une grande tristesse. Voyons, cher poëte, dites-moi le sonnet dont vous m’avez parlé.

— Le voilà, me dit-il, en me tendant un papier ; mais vous le lire, à quoi bon ? ce qu’il exprime vous ne voulez pas l’entendre. C’est donc une résolution bien arrêtée, poursuivit-il, je ne vous verrai plus qu’ici devant votre fils ou devant des indifférents.

— C’est un vœu que j’ai fait en me retrouvant vivante auprès de mon enfant endormi.

Il parut réfléchir.

— Il serait impie de vous combattre, reprit-il, vous êtes un brave cœur ; mais avant que mon rêve ne meure à jamais, prêtez-vous à mes dernières faiblesses ; vous savez, lorsqu’un ami part pour un long voyage, aux heures qui précèdent l’absence, on l’écoute, on le choie, on lui obéit avec bonheur.

— Pourquoi ce rapprochement ? nous n’allons pas nous quitter ! vous reviendrez, nous nous reverrons ! n’est-ce pas ? lui dis-je en éprouvant à mon tour une sorte d’effroi.

— Allons, chère marquise, pas d’équivoque ; que la