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Page:Colet - Promenade en Hollande.djvu/250

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PROMENADE EN HOLLANDE.

légères galeries suspendues donnent accès jusqu’aux rayons les plus élevés et permettent d’y prendre facilement les ouvrages demandés. Cette belle salle était entièrement terminée ; il n’y manquait plus que les livres, qu’on devait y transporter au premier jour.

M. Ader m’apprit qu’il n’y avait pas de musée à Utrecht, mais de fort belles collections particulières ; il me donna un mot d’introduction pour visiter celle de M. Suermond.

Je traverse plusieurs quartiers aristocratiques dont les maisons ont une tournure monumentale. Les belles portes sont cintrées, et leurs larges marteaux de cuivre reluisent comme de l’or. Au-dessus des portes sont d’élégantes fenêtres à balcons bombés, qui semblent attendre des sérénades. Les places tranquilles et couvertes de vieux arbres où ces maisons s’élèvent seraient favorables vers le soir à cette musique d’amour. J’arrive à la maison de M. Suermond, une des plus jolies et des plus ornées que j’aie vues en Hollande. Elle me rappelle celle de mon bon docteur de Rotterdam.

M. Suermond est en voyage avec sa famille. Je suis reçue par une ancienne gouvernante qui m’introduit dans tous les appartements. Dans ceux du rez-de-chaussée est la collection de tableaux décorant trois pièces : un salon, une bibliothèque et le cabinet de M. Suermond. Ces tableaux sont mêlés :