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Page:Colet - Promenade en Hollande.djvu/251

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PROMENADE EN HOLLANDE.

à côté de quelques chefs-d’œuvre de peintres hollandais sont des toiles d’Horace Vernet et de Gudin.

Dans le cabinet, je m’arrête longtemps devant deux tableaux d’une frappante expression. C’est d’abord une Madeleine nue, par Maas. Toutes les chairs sont en relief et très-éclairées par une lumière qui les colore ; le corps est superbe, la tête est passionnée ; c’est un type de femme asiatique frémissante de sensualité, et dont la tête de mort qu’elle contemple n’atténue point l’ardeur.

L’autre tableau lui fait contraste : c’est un moine pâle, ascétique, aux ossements saillants. Il médite dans une solitude ; l’esprit éclaire sa face et le transfigure ; cet homme n’est plus de la terre.

Sur un guéridon en mosaïque d’Italie, je vois deux livres français : l’Amour dans le mariage, de M. Guizot, et Geneviève, par M. de Lamartine.

L’ameublement de cet appartement du rez-de-chaussée est très-somptueux. Au-dessus sont les chambres hollandaises, d’un confort inimitable. Les beaux meubles de la Renaissance, en ébène incrusté d’ivoire, y abondent. Les chambres sont reliées entre elles par de larges couloirs ornés de sièges, de meubles et de tableaux. On y marche sur de moelleux tapis ; l’air du jardin y circule en été et la chaleur des calorifères en hiver se répand librement dans les chambres aux portes ouvertes. C’est d’un charmant aspect. Il n’y a pas, dans ces