Page:Colet - Promenade en Hollande.djvu/284

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
274
PROMENADE EN HOLLANDE

Je donne une pensée émue aux ruines de Pierrefonds, où j’ai passé, il y a quelques années, une des plus radieuses journées de ma vie, point lumineux sur un fond noir.

La vapeur se précipite ; on approche de Paris ; autour de moi chaque voyageur a hâte de se trouver ou de se retrouver dans cette ville que tous proclament la plus belle du monde. Moi seule je reste silencieuse et navrée ; mon cœur se serre en apercevant le large rayonnement qui plane au-dessus de la ville immense. Paris, c’est, pour le travailleur et pour l’écrivain dont la pensée lutte et creuse son sillon, une arène douloureuse où l’âme se débat et tombe souvent épuisée et foulée aux pieds par la multitude.

En en franchissant l’enceinte, je crus sentir retomber sur moi le manteau de plomb des damnés de Dante.

À quand donc maintenant un nouveau voyage ? à quand une autre halte dans le labeur ? à quand un autre déploiement des ailes de l’esprit vers des pays inconnus ?


FIN.