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Page:Colette - Claudine à Paris, 1903.djvu/163

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la Damnation, ce public-là ! » Marcel, à ma gauche, plisse sa bouche mécontente. Quand son père est là, il a l’air de m’en vouloir.

À travers des tumultes qui me fatiguent, Faust court à l’Abîme, — et nous vers la sortie, peu après.

Il fait encore jour dehors, et le soleil bas éblouit.

— Voulez-vous goûter, mes petits ?

— Merci, père, je vous demande la permission de vous quitter, j’ai pris rendez-vous avec des amis.

Des amis ? Ce Charlie Gonzalès, je pense ?

— Charlie et d’autres, répond Marcel d’une voix cassante.

— Va. Seulement, tu sais, ajoute mon oncle plus bas, penché sur son fils, le jour où j’en aurai assez, je ne te l’enverrai pas dire. Tu ne me feras pas deux fois l’histoire du lycée Boileau.

(Quelle histoire ? Je cuis d’envie de la connaître. Mais, sans répondre, les yeux noirs de rage concentrée, Marcel prend congé et file.)

— Avez-vous faim, mon petit ? redemande