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Page:Colette - Claudine en ménage, 1903.djvu/105

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IX

Qu’on se le dise ! Mon mari a repris son jour ! On se l’est dit.

Qu’est-ce que Renaud a pu faire au bon Dieu pour mériter tant d’amis ? Dans le cabinet de travail en cuir couleur mulâtre qui sent bon le tabac d’Orient, dans l’antichambre longue où l’on exila les dessins et les pochades de toute provenance, le valet de chambre Ernest a introduit une quarantaine de personnes, hommes, femmes, et Marcel.

Au premier coup de sonnette, je bondis sur mes pieds et je cours m’enfermer dans le rassurant cabinet de toilette. On sonne… on resonne. À chaque trille du timbre, la peau de mon dos remue désagréablement, et je songe à Fanchette, qui, les jours de pluie, regarde, avec les mêmes ondes nerveuses sur l’échine, de grosses gouttes choir de la gouttière crevée… Las ! il est bien question de Fanchette ! Voici maintenant que Renaud parlemente à travers la porte verrouillée de mon refuge.

— Claudine, ma petite fille, ce n’est plus possi-