et qu’elle bannit, d’un signe, à la desséchante approche des grandes personnes.
Pour l’instant, elle m’a oubliée. Elle joue avec feu. Sûrement j’assiste à une heure de brillante inspiration, à une débauche imaginative. Elle occupe toute la longue terrasse chaude où ce n’est presque jamais l’hiver. Pas d’autres accessoires qu’une pelle, un râteau, deux fauteuils de rotin, deux tas de sable. Mais le plus beau du décor m’échappe, car Bel-Gazou va, vient, porte dans ses bras, en geignant sous leur poids, des fardeaux qui n’existent pas, ouvre avec peine une porte d’air dont la serrure dit « cric ; crac », gravit un escalier que je ne discerne point, se penche vers des espaces vertigineux et crie des avertissements trilingues, où le français et l’anglais s’agrémentent de patois limousin…
Elle redescend, rouvre la porte d’air (cric, crac), passe devant quelqu’un d’impondérable à qui elle adresse en même temps un raide salut militaire et un « oh ! pardon » très mondain. Puis elle se laisse tomber dans un des fauteuils de rotin, soupire « ouf ! » et s’essuie le front… Goûtera-t-elle un repos bien gagné ? Non, car un souci urgent la remet debout ; elle ouvre un intangible bureau dont le couvercle dit :