Page:Collectif (famille Chauviteau) - 1797-1817 Lettres de famille retrouvées en 1897, 1897.djvu/10

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enfant, ce que je vais devenir ; ces deux jeunes gens me minent. Tâchez, mon cher Salabert, de placer votre frère. S’il était possible que je puisse aller avec votre mère et votre sœur, pendant que j’ai encore quelques moyens : il est très facile de faire passer nos fonds. MM. Wolf, Bourmond et Hart, ont des fonds à la Havane. Enfin, Salabert, voyez ma position ; j’ai payé ce que Me Guénet m’a écrit de donner à Solange. Si ce jeune homme a dépensé, en trois mois, cent et quelques dollars, voyez combien il va me coûter. Adieu, ménagez votre santé.


CHÂLON À SALABERT

Providence, 1er février 1798.

Mon cher frère et ami,

Je profite de l’occasion d’un de vos amis qui partait et espérait vous voir.

Dans votre dernière, j’ai vu que vous n’aviez encore reçu aucune de nos lettres ; ce n’est pas faute de vous avoir écrit plus de vingt fois. J’espère que le capitaine Smith vous en aura remis.

Notre situation est toujours la même ; plus je vais, et plus je désire d’aller vous rejoindre. Je m’applique de mon mieux à la langue anglaise. J’espère que la première que je recevrai de vous me dira si vous avez trouvé une petite place pour moi.

Je vais vous réitérer une petite remontrance que papa m’a chargé de vous faire, c’est-à-dire qu’il voit avec peine que vous êtes encore attaché à la politique, et qu’il vous avait bien prié et qu’il vous prie encore de l’abandonner. Il vous dit aussi de bien prendre garde aux volantes.