Page:Collectif (famille Chauviteau) - 1797-1817 Lettres de famille retrouvées en 1897, 1897.djvu/15

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faire des amis, on n’en saurait trop avoir ; prenez les conseils de votre frère et regardez-le comme votre meilleur ami ; c’est lui qui doit vous servir de père aujourd’hui. Je me flatte que sa conduite et ses exemples sont bons à suivre ; vous l’embrasserez pour moi bien tendrement et le remercierez de son bon ressouvenir. Adieu, mon fils ; je vous souhaite une bonne santé et toute sorte de prospérité. Avec la sagesse et l’envie de travailler que je vous connais, vous réussirez sûrement.

Votre père vous embrasse tous les deux, ainsi que votre sœur et votre cousin. Ayez soin de vos dents ; procurez-vous du quinquina, et ne parlez qu’anglais avec votre frère. Si vous avez des nouvelles de Chauviteau, faites-nous en part.


JOSEPH CHAUVITEAU À SES FILS

Providence, 31 mai 1798.

Je viens, mes chers enfants, de recevoir vos lettres, ce qui nous fait bien plaisir de vous savoir réunis ; nous serons peut-être très longtemps sans avoir de vos nouvelles, car on regarde la guerre comme certaine. Je vous vois, mon cher Salabert, bien en colère contre votre frère aîné ; la raison est sûrement de ce qu’il n’a pas payé M. Audinet ; ou, du moins, nous ne savons pas s’il a payé M. Thiéri. Il aurait dû écrire à M. A… ou à moi ; pour moi, je n’ai pas reçu une lettre de ce pays depuis deux ans. Je vous engage à lui écrire et à lui représenter sa négligence envers ses parents. Adieu, mes chers enfants ; portez-vous bien, soyez bien unis et bien prudents. Écrivez-nous par toutes les occasions. Adieu encore une fois ; je vous embrasse tendrement.