Page:Collectif (famille Chauviteau) - 1797-1817 Lettres de famille retrouvées en 1897, 1897.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mme CHAUVITEAU À SON FILS CHÂLON

Providence, 31 mai 1798.

Nous avons reçu hier au soir deux lettres de Salabert par M. Wolf, mon cher Châlon, et, deux heures après, vos deux lettres, toutes les deux par la poste. Nous apprenons avec un plaisir extrême votre heureuse arrivée à la Havane ; vous êtes parti à temps. Cultivez la langue anglaise ; je vous enverrai la géographie et quelques livres dans cette langue quand je trouverai quelqu’un qui veuille se charger d’un petit paquet. J’espère, mon cher ami, que vous n’oublierez pas votre maman, que vous lui donnerez de temps en temps un peu de votre loisir. Rappelez-vous, mon fils, ce que je vous ai souvent dit : ce sont les conseils d’une maman qui vous aime tendrement, qui désire voir ses enfants heureux ; fuyez la mauvaise compagnie ; vous avez de quoi vous suffire à vous-même ; après vos devoirs remplis, si vous avez du temps de reste, amusez-vous au dessin et à la lecture. Votre père et votre sœur vous écrivent ; votre sœur est piquée de ce que vous dites qu’il n’y a plus personne ici pour donner des nouvelles de la famille. Adieu, mon cher Châlon ; je vous embrasse et suis votre bonne maman.

Nous avons lu vos lettres avec grand plaisir, mon cher Salabert, quoique la partie anglaise me donne un peu de trouble ; mais à force de nous débattre, nous parvenons à déchiffrer le tout. Votre sœur me charge de vous demander votre portrait en médaillon, elle le veut ainsi, afin de le porter à son cou ; elle a oublié de vous en parler dans sa lettre. Moi, je vous demande pour marque