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pour être transportées de Siout au Caire. Le pacha les garda trois mois dans ses jardins, voulant leur donner le temps de se reposer et de raffermir leur santé ; puis il les envoya par la voie du Nil, à Alexandrie, où elles furent remises, l’une au consul de France, et l’autre au consul d’Angleterre. C’étaient deux jeunes femelles ; l’individu donné au roi d’Angleterre aurait, dit-on, péri à Malte.

La Girafe destinée au roi de France fut embarquée pour Marseille sur un bâtiment Sarde : elle eut à souffrir quelques mauvais temps ; néanmoins elle se remit très-promptement ; et après avoir satisfait, elle et ses serviteurs, aux lois de la quarantaine, elle entra dans Marseille le 14 novembre 1826. M. le préfet, comte de Villeneuve, la plaça dans des dépendances de son hôtel, et lui fit donner des soins qui furent efficaces : car elle n’a cessé de jouir, durant son séjour à Marseille, de la meilleure santé.

On a varié sur son âge compté en nombre de lunes ; cependant on est parvenu à concilier quelques renseignemens contradictoires et à établir qu’elle avait pris vingt-deux mois en novembre 1826.

Le trajet pendant la saison rigoureuse de Marseille à Paris aurait pu compromettre la santé de la Girafe : on la laissa passer l’hiver à Marseille, et elle ne quitta cette résidence que le 20 mai dernier, voyageant à pied et à si petites journées, que c’est seulement le 5 juin, qu’elle a fait son entrée dans la ville de Lyon.

On n’avait jamais vu de Girafe en France : ce n’est pas que l’espèce soit décidément très-rare ; mais renfermée dans une vaste contrée coupée et bordée par