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d’immenses déserts, on a eu continuellement à lutter contre les difficultés de la sortir de son pays. On en trouve à la distance de quelques centaines de lieues de l’Égypte, comme à l’autre extrémité de l’Afrique, à quelques centaines de lieues du Cap. C’est donc un animal des parties centrales de l’Afrique ; et tant que nous ne connaîtrons que quelques points de la ceinture de cette vaste contrée du monde, une Girafe en Europe y intéressera tout autant par sa rareté que par les singularités de sa conformation.

Les Romains, quand ils étendirent leurs conquêtes en Afrique, connurent la Girafe et en ornèrent leurs fêtes triomphales. Son nom antique Zurapha, d’où son nom actuel de Girafe, ne vint point jusqu’à eux. Ces farouches vainqueurs auraient craint, s’ils s’enquéraient des mœurs et des coutumes étrangères, d’affaiblir les ressorts de haine et de mépris qu’ils portaient aux barbares. La Girafe passa dans leurs mains, pour la première fois dans celles de César, à titre de tribut ; mais leur orgueil repoussait tout document qui l’aurait concernée. Ils la nommèrent donc à leur manière, l’appelant camélo-pardalis, Chameau-Léopard : ils lui avaient en effet trouvé du rapport, premièrement, avec le Chameau, par son volume, par quelques traits de sa physionomie, par son museau effilé, son long col, ses lèvres prolongées et singulièrement mobiles etc., et secondement, avec la plupart des grandes Panthères par les taches de son pelage.

Les noms qui sont une enseigne pour les idées, un signe qui les rappelle, arrivent ordinairement, avant que celles-ci soient nettement conçues. C’est effectivement