Page:Collectif - Annales sciences nat, Vol 11, Crochard, 1827.djvu/215

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 219 )

leurs abondans pâturages qu’avec une extrême défiance ; de grandes précautions sont opposées à d’industrieuses embuscades ; et les Girafes, si elles ne peuvent fuir, leur ressource la meilleure et la première mise en action, les Girafes sont prêtes à la lutte. Il est donc un moment critique où les combattans viendront à se rencontrer et à se joindre. Cette Girafe, si douce au milieu de nous qu’elle étonne à cet égard les curieux empressés à la comtempler, si maniable, si souple, si bonne personne que dans sa route elle a permis qu’un jeune Moufflon, né pendant le voyage, fit de la grande étendue de son corps le théâtre de ses ébats, de ses jeux enfantins ; cette Girafe, si débonnaire, ai-je dit, dans une rencontre face à face avec le lion, n’est point dénuée des moyens de se défendre : cet animal que nous observons dans une parfaite quiétude à l’égard de ses gardiens qu’elle distingue, et du public qui ne lui impose en aucune manière, trouve, dans son désespoir et dans le sentiment énergique que lui inspire le besoin de sa conservation, une toute-puissance qui peut devenir funeste au plus terrible, au plus redoutable des animaux, le lion. L’événement de la lutte reste acquis et profitable à qui a surpris l’autre. Si le lion n’est pas sorti de son embuscade de manière à pouvoir aussitôt prendre la Girafe par derrière, arrivant promptement sur son garrot, la Girafe fait tête à son ennemi et lui rend mortel son premier coup de sabot, le jet accéléré et violent de ses jambes de devant. Quelquefois, si elle est encore en mesure de fuir, elle rue à la manière des chevaux ; mais elle est plus décidée et plus confiante en ses moyens, quand elle emploie