Page:Collectif - Célébrités contemporaines, Vol 2, 1883.djvu/172

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Schœlcher, et continua de prendre part aux séances de la commission des barricades que présidait Rochefort.

Bien empêchée de se manifester dans Paris, puisque les Prussiens, selon leur invariable habitude, ne tentaient point l’assaut, cette commission cherchait à s’utiliser au dehors. Dans la nuit du 1er au 2 décembre, le général Ducrot lui fit demander un envoi de deux à trois cents travailleurs. Dréo, Floquet et Albert, l’ancien membre du gouvernement provisoire, acceptèrent la mission de les réunir et de les mener à Champigny. À huit heures du soir, on battit le rappel dans les plus vaillants quartiers, et, de carrefour en carrefour, nos délégués haranguèrent les citoyens accourus. Une troupe assez nombreuse les suivit vers le champ de bataille. Une fois dépassés les avant-postes français, il y eut quelque indiscipline avec désertions. Les chefs alors mirent le revolver au poing et leur attitude sauva l’expédition. À onze heures du soir, elle gagna Champigny où Ducrot n’était point. Un colonel du génie la reçut, et, sous sa direction, les travailleurs parisiens élevèrent ces barricades qui permirent au 35e de ligne de repousser, vers cinq heures