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Page:Collectif - Célébrités contemporaines, Vol 2, 1883.djvu/230

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modique somme de deux francs, dut attendre que l’ami Cazot lui eût envoyé vingt francs pour payer son hôtel. Moyennant treize francs, il put prendre le bateau à vapeur et débarquer, avec cinq sous en poche, à Avignon où l’hôtelier connu de M. Naquet père l’hébergea, jusqu’à l’arrivée des subsides paternels. Sur ce bateau se trouvait un montreur de singes. Naquet se mit à l’interroger sur le prix de ses bêtes. La glace fut de suite rompue, et l’homme du singe lui dit avec un sentiment de profonde sympathie : Oh ! nous sommes donc confrères ! monsieur est comme moi artiste, montreur de bêtes. » Point si sot, l’industriel, qu’en dites-vous ? Artiste, Naquet l’est à sa façon, et autant que personne. Politique et savant, il est deux fois montreur de bêtes… Lointaines années ! C’est alors qu’un de nos amis vit Naquet dételant un gamin qui traînait une lourde petite voiture, et la menant lui-même à destination. Car il est bon, très bon, l’apôtre du divorce. Et distrait aussi. Traversant un jour une haie de voitures, il releva, pour passer, la tête d’un cheval, et, se découvrant, lui dit : Pardon, monsieur ! Et puis, il éclata de rire.