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Page:Collectif - Célébrités contemporaines, Vol 2, 1883.djvu/229

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Médecin volant, dans la légendaire faculté de Montpellier. Mais Paris l’attire. Il y vient au plus tôt, et il y vit, avec son ami Cazot aujourd’hui sénateur, hier et demain ministre, d’une modeste pension alimentaire. Modeste et suffisante : mais Naquet n’était point un petit Prudhomme, et il eut, comme tous les originaux, ses jours de bohème. « C’était, nous raconte Strauss à sa manière vivante et humoriste, en août 1855 ; un jeune homme, bizarrement vêtu, se promenait mélancoliquement à travers les rues de Lyon ; pantalon et gilet de velours noir usé, houppelande de velours déchirée, chapeau gris à longs poils, en forme de tuyau de poêle, mais extrêmement bas, de longs cheveux incultes tombant au-dessous des épaules, un je ne sais quoi qui tenait à la fois du bohème et du petit vieux. J’ai présenté Alfred Naquet, aux environs de la vingtième année, à une fin d’année scolaire parisienne, n’ayant pas de quoi continuer son voyage pour se rendre à Carpentras, et obligé de demeurer en gage, dans une misérable auberge lyonnaise. Notre étudiant, amené trop tard à Lyon pour prendre le bateau de la concurrence, sur lequel il avait espéré descendre le Rhône jusqu’à Avignon pour la