Page:Collectif - Contre la paix injuste, paru dans L’Humanité, 22 juillet 1919.djvu/4

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Ces combinaisons d’égoïsmes nationalistes et d’intérêts de marchands ne se maintiendront provisoirement qu’à force d’expédients ; à cause d’elles, les générations futures iront à la ruine et à la mort. Cette guerre-ci ne peut même pas se terminer. Elle continue en Europe, autour du soi-disant traité de paix, sur vingt-trois fronts, entretenue par les puissances victorieuses pour maintenir la domination capitaliste. Une grande partie des soldats restent sous les armes, esclaves d’une cause qui n’est pas la leur. L’antique système du servage des foules, une fois de plus, sort triomphant de la guerre.

Nous croyons que rien de solide ne peut être bâti que sur la justice et sur la vérité. Nous croyons que le vrai patriotisme a sa place toute marquée dans le grand amour logique de l’intérêt général ; sinon il n’est que la parodie dangereuse d’un beau sentiment, de même que l’ordre imposé jusqu’ici au genre humain par les classes dirigeantes n’est qu’une parodie de l’ordre.

Le traité de juin 1919, indigne des nobles traditions de la France, ne mérite ni l’estime, ni la confiance. Il démontre par des signes éclatants la nécessité d’un changement total des conditions de la vie universelle. Les honnêtes gens et les esprits