Page:Collectif - L’Inde et son âme.djvu/311

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cognée sur les. arbres. Bientôt, ils résonnèrent plus faibles ; encore plus faibles, puis tout à coup cessèrent ; Satyavan, chancelant parut, murmura :

— Oh, la tête ! Je souffre !

Et, posant le front sur les genoux de Savitri, passa en mi profond évanouissement.

A ce moment ; la jeune femme aperçut une silhouette farouche et redoutable qui s’avançait vers eux de la jungle. C’était un personnage plein de majesté, portant à la main une corde terminée par un nœud ? coulant. Elle reconnut Yama, Dieu de la Vérité et Roi des Morts.Il lui sourit avec bonté.

— Je ne viens :pas pour toi, enfant, dit-il, et, se Laissant, il passa le nœud coulant autour de l’âme de Satyavan ; pour ; la traîner derrière lui.

Savitri tremblait de tous ses membres. Mais quand l’âme de son mari se fut dressée pour suivre Yama, elle, ne trembla plus. Les yeux brillants et les mains jointes ; elle se leva, prête à l’accompagner jusque dans le royaume de la Mort.

— Adieu, enfant, dit Yama, se préparant au départ, et la regardant par dessus son épaule. — Ne te lamente pas trop. La Mort est le seul hôte dont la venue soit certaine.

Et le voilà parti, à travers les clairières : Mais tout en marchant, il entend derrière lui le bruit de pas pressés. Il se trouble. Son devoir est d’emmener l’âme de Satyavan. mais non celle de Savitri. Que fait-elle donc ? Se peut-il qu’elle le suive ? Et comment, d’ailleurs, est-elle capable de le voir ? Quelle puissance a aiguisé son ouïe et éclairé sa vue ? A la plupart des mortels la Mort est invisible !... Et toujours ces pas