Page:Collectif - L’Inde et son âme.djvu/44

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Il faut reconnaître d’ailleurs que cette erreur si répandue se justifie en quelque mesure, puisque dans tout son aspect extérieur la plante paraît immobile et insensible. Cependant cette même ambiance dont les influences changeantes affectent l’animal ne laisse pas que de les exercer aussi sur la plante. Le soleil et les intempéries, la chaleur de l’été, la gelée hivernale, la sécheresse, la pluie et beaucoup d’autres phénomènes encore se succèdent autour d’elle. Quelle impression subtile en a-t-elle gardée ? Que des modifierions intérieures se produisent, cela n’est pas douteux, mais nos yeux sont incapables de les apercevoir. Pour reconnaître ces modifications intérieures et invisibles, il fallait découvrir une force coercitive à laquelle la plante pût répondre par un signal ; ensuite fournir un engin propre à convertir automatiquement ces signaux en un tracé intelligible ; et enfin déchiffrer la nature des hiéroglyphes ainsi obtenus.

Considérons les conditions indispensables aux progrès de la connaissance. Trois facteurs jouent un rôle important : une vue intérieure parfaitement nette ; une grande habileté d’expérimentateur, et enfin la capacité d’inventer des instruments super-sensibles, sans lesquels on ne saurait explorer avec succès le royaume de l'invisible.

Rien de plus vulgaire ni de plus faux que cette assertion des ignorants : « Le monde doit les progrès des sciences à une race entre toutes. » Toutes les parties du monde dépendent les unes des autres ; des courants de pensée continuellement échangés ont au cours des siècles enrichi le patrimoine commun de l’humanité. C’est le sentiment de cette dépendance réciproque qui