Page:Collectif - L’Inde et son âme.djvu/86

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fleurs, ces dons de beauté de la nature, au temple du créateur. La beauté des fleurs et des arbres leur parle, dans ce langage intime qui leur est propre, de l'amour du divin créateur.

Un grand penseur occidental, Emerson, a dit justement que la beauté recherchée pour elle-même, et non par amour et par religion, avilit celui qui la recherche. Aux Indes, les bâtisseurs,Tes sculpteurs, les peintres de toutes sortes ne sont point insensibles à l’appel des montagnes, des fleurs, delà mer, du ciel, et de toute la richesse infinie de la nature. Ils regardent ces choses avec vénération parce qu’elles sont des symboles de la majesté divine et forment ensemble le grand temple de Dieu.

Les temples de l’Inde avec leurs images, leurs rites, leurs piscines, leurs offrandes de fruits et de fleurs, leurs piliers de lotus, leurs dômes et leurs aiguillés sont tous des symboles de cette terre de beauté et de mystère, l'Inde elle-même.

Cette pensée fait l'unité de l’Art Hindou.

LA VITALITÉ DE L'ART HINDOU. — Pour la majorité des gens en Angleterre, l'étude de l’art n’a aucun rapport avec la vie réelle. L’art aide à camoufler la laideur des choses, mais n’apporte pas une beauté nouvelle dans la vie. Ce n’est qu’un agréable divertissement intellectuel ou social, une matière à discours et à articles, à collections et à expositions, qui ne compté plus quand le travail sérieux du jour commence.

Voilà comment nous comprenons généralement l'art hindou.

Or, dans l’Inde véritable, dont l’Europe ne connaît