Aller au contenu

Page:Collectif - La Vérité sur le différend sino-japonais, 1915.pdf/12

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il déclarait également dans une autre note :

« Qu’il tient à faire savoir aux puissances qu’il demeure rigoureusement fidèle au principe du maintien de l’intégrité de la Chine. Que les opérations éventuelles en territoire chinois resteraient limitées aux frontières du protectorat allemand dans le Chantoung (août 1914). »

Ces déclarations rassurèrent tout le monde, sauf nous autres, Chinois, et nous en avions de justes raisons comme nous le verrons plus loin.

Dès ce moment, ce qui démontre encore mieux les idées de derrière la tête du Japon, ce dernier commence contre nous une odieuse campagne, un chantage en règle ; il tente de nous faire passer comme prenant parti pour la cause allemande aux yeux du Monde, et surtout à ceux des Alliés de la Triple-Entente, afin de nous faire détester, ce qui faciliterait singulièrement ses manœuvres. Nous reviendrons sur cette question.

Les opérations anglo-japonaises contre Kiao-Tchéou durèrent du 24 août au 7 novembre, jour de la reddition de la place de Tsing-Tao.

Les troupes japonaises occupèrent militairement un certain nombre de pays situés en territoire purement chinois, c’est-à-dire en dehors de la concession de Kiao-Tchéou, donc neutres ; elles occupèrent également le chemin de fer allant à Tsinan-fou ainsi que des mines situées en territoire également chinois. Malgré nos protestations, le Japon y maintint ses troupes. Il paraît que nous faisions là le jeu des Allemands ! Notre gouvernement accorda une « zone de guerre » pour faciliter les opérations japonaises par terre, espérant ainsi effacer toute suspicion contre nous et faire avorter la propagande japonaise de notre germanophilie. Il fut convenu que, sitôt les opérations terminées, c’est-à-dire sitôt la reddition de Tsing-Tao opérée, le Japon retirerait ses troupes et nous restituerait cette « zone de guerre ». (Exchange-Telegraph, Londres, 6 octobre.)

Connaissant la politique impérialiste du gouvernement japonais et sachant toutes les roueries dont il était capable, nous nous méfiions de lui très sérieusement. Il nous était très facile, en effet, de contrôler l’opinion japonaise par sa presse. Tandis qu’en Europe le Japon laissait croire à sa magnanimité, à son amour de la gloire, et surtout à l’intervention possible de ses armées en Europe, lui s’occupait de toute autre chose ! Il travaillait l’opinion de son peuple contre la Chine, il lui faisait miroiter et convoiter notre riche patrie. Témoin cet article de l’officieux Journal Colonial Japonais de Tokio qui démontre irréfutablement le double jeu de leur premier


    faire connaître le point de vue des États-Unis en ce qui concerne la situation, à savoir que le Japon ne cherche pas un agrandissement territorial ; que le Japon a promis de restituer Kiao-Tchéou à la Chine en maintenant l’intégrité de la République chinoise et en agissant conformément à l’alliance anglo-japonaise, dont le but est de sauvegarder également les intérêts commerciaux de toutes les puissances en Chine, et enfin qu’en cas de désordres le Japon consulterait les États-Unis avant de prendre des mesures au delà des frontières de Kiao-Tchéou.