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Page:Collectif - La Vérité sur le différend sino-japonais, 1915.pdf/13

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ministre ; car, et il ne faut pas s’y tromper, il y a Okuma pour les étrangers et Okuma pour les Japonais, ce sont deux hommes bien différents ! Dans son leader du 9 octobre 1914, que chacun peut contrôler, intitulé : « Le destin de la Chine est le même que celui de la Corée ». Voici ce qu’il disait :

« La Chine actuelle est une source de danger pour le Japon, elle se trouve en quelque sorte dans la même situation où était la Corée il y a deux décades passées. Afin de protéger le territoire chinois, le Japon est prêt à se battre contre n’importe quelle nation… Non seulement le Japon essayera d’enrayer les ambitions de la Russie et de l’Allemagne, mais il tentera d’empêcher l’Angleterre et les États-Unis de toucher au gâteau chinois !… La solution du problème chinois est de grande importance pour le Japon et n’a que peu à faire avec la Grande-Bretagne !… Ma conclusion sur la question Chinoise contient dans les quatre formules suivantes :

« 1° Abolir la forme républicaine du gouvernement chinois et établir une monarchie constitutionnelle ;

2° Des conseillers japonais devront occuper tous les postes et les fonctions importantes ; une profonde marque de respect sera rendue à leur personne ainsi qu’à leurs idées ;

3° Des écoles japonaises seront installées dans toute la Chine ;

4° Un traité consignera les points ci-dessus mentionnés.

« …Lorsque je parle d’engagement de Conseillers Japonais, je ne dis pas 50 ou 60 Conseillers ; mais plusieurs milliers de conseillers. En leur qualité de Conseillers, ils auront le contrôle absolu de l’Administration, des Affaires Militaires et de la Diplomatie Chinoise…

« Et, afin de profiter de tous les avantages que nous procure la guerre Européenne actuelle, le Japon doit porter au maximum sa prédominance en Chine.

« Je ne sais quelles sont les vues du Ministre des Affaires Étrangères à l’égard de la situation présente ; mais je suis tout à fait au courant de l’attitude du comte Okuma, dont les vues concordent avec les miennes, quant à la solution de la question chinoise ! Si la Chine laisse les mains libres au Japon, son territoire sera sauvegardé, mais si elle fait la moindre résistance, ses jours sont comptés !

« Comme la situation se présente actuellement, le sort de la Chine ressemble à celui de la Corée ! La Chine est vraiment bien à plaindre !!! »

C’est net, catégorique et franc cette fois, il n’y a pas à se leurrer de la parole japonaise, et les événements qui suivirent sont venus abondamment illustrer et prouver la véracité de cette déclaration officieuse.

Donc, au 7 novembre 1914, le Japon est maître de Kiao-Tchéou. Bravo ! tout le monde applaudit !!!

Au mois de décembre suivant, le gouvernement républicain de Pékin demandait au Japon vers quelle époque il pensait faire éva-