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Page:Collectif - La Vérité sur le différend sino-japonais, 1915.pdf/6

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Nous arrivons ainsi à la troisième période des relations sino-japonaises et dont la tension actuelle nous paraît être le dénoûment.

Durant cette dernière période, qui part du lendemain du traité russo-japonais, le Japon change de méthode. Elle consiste, sous le couvert de la Politique de la Porte ouverte en Chine, du Respect de l’Intégrité du sol Chinois et de « l’Opportunité égale » pour toutes les Puissances, à écarter l’action des Puissances Étrangères dans notre pays. Le Japon s’empressa de signer des Conventions, des Échanges de vues qui faciliteraient sa tâche et lui permettraient de mieux s’y installer lui-même, d’annexer la Corée… et la Mandchourie ; de prendre une position prédominante dans les affaires de la Chine, de la placer sous sa tutelle, sans oublier un pied solide dans les provinces du sud en vue d’annexions futures !

Il signe avec la France : « Un arrangement en vue d’assurer l’indépendance de la Chine…, etc. » (Paris, le 10 juin 1907. — Pichon-Kurino).

Avec la Russie : une « Convention en vue de consolider les rapports de paix et de bon voisinage », dont l’article 2 stipule que : « Les deux H. P. C. reconnaissent l’Indépendance et l’Intégrité territoriale de l’Empire de Chine et le principe de l’Opportunité égale pour ce qui concerne le commerce et l’industrie de toutes les nations dans cet empire et s’engagent à soutenir et à défendre le maintien du statu quo et le respect de ce principe par tous les moyens pacifiques à leur portée… » (Saint-Pétersbourg, le 17-30 juillet 1907 — Iswolsky-Motono).

Il fait un échange de vues avec les États-Unis, le 30 novembre 1908 (Root-Takahira), sur les mêmes principes et la question du Pacifique :

« 1° C’est le vœu des deux gouvernements d’encourager le développement libre et pacifique de leur commerce dans l’Océan Pacifique.

« 2° La Politique des deux gouvernements, à l’abri des tendances agressives, est destinée à maintenir le statu quo existant dans la région sus-mentionnée et à défendre le principe de « la Porte Ouverte » pour le commerce et l’industrie de toutes les nations en Chine.

« 3° En conséquence, les deux nations sont fermement résolues mutuellement à respecter les concessions territoriales qu’elles possèdent dans ladite région.

« 4° Elles sont également déterminées à préserver les intérêts communs de toutes les Puissances en Chine en défendant par tous les moyens pacifiques à leur disposition « l’Indépendance » et « l’Intégrité » de la Chine, le principe de « la Porte Ouverte » pour le commerce et l’industrie de toutes les nations dans cet Empire.

« 5° Si quelque événement menaçant le statu quo ainsi défini se produit, il restera aux deux gouvernements à entrer en communication l’un avec l’autre afin d’arriver à une entente sur les