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Page:Collectif - La Vérité sur le différend sino-japonais, 1915.pdf/9

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Ajoutons qu’au moment de l’ouverture du Canal de Panama, le Japon, en réponse à « l’Armada de Roosevelt[1] », envoya sa flotte sous les ordres de l’amiral Yashiro afin de visiter San-Francisco et les eaux mexicaines. Dans des toasts échangés entre le Président Diaz et l’amiral Japonais, ce dernier déclarait sans sourciller : « Que le sang qui coule dans les veines du peuple japonais et du peuple mexicain est le même ! Tout semble établir la vérité de cette affirmation, qui explique cette affection qui vient d’éclater au grand jour ! » (L’Écho français de Mexico).

Yashiro, fidèle élève et émissaire d’Okuma, édifiait les États-Unis sur les sentiments nippons !

Rappelons, pour mémoire, car nous n’avons nullement l’intention de faire l’historique complet des relations sino-japonaises, ce qui sortirait de notre programme, les difficultés que soulevèrent le Japon en 1910, au sujet des chemins de fer Mandchouriens, Antong et la question du Kien-Tao. Le Japon refusa d’aller en arbitrage à La Haye sur la proposition du gouvernement chinois pour le règlement de cette affaire, qui ne s’arrangea qu’à la suite de l’intervention des États-Unis, proposant le rachat du réseau mandchourien par la Chine à l’aide d’un emprunt international. Cette proposition dérouta un peu le Japon et ses exigences en furent très atténuées. Nous devons rendre hommage ici aux États-Unis pour l’appui sincère qu’ils ont constamment apporté à notre patrie dans les situations difficiles. Un grave conflit fut ainsi écarté et grâce au pacifisme, à l’esprit de conciliation des Chinois, le sang, dont les Japonais font peu de cas, ne coula pas !

Il serait superflu de parler ici de l’affaire du Tatsu-Maru et des boycottages qui s’en suivirent. Mentionnons simplement la question des coolies chinois de Kagoshima, tandis que le Japon réclamait aux États-Unis pour ses sujets en Californie (Affaires des Écoles de San-Francisco, 1907).

La Révolution chinoise et la proclamation de la République sont venues un peu défriser les plans du Japon ! L’influence japonaise, c’est-à-dire son travail d’intrigues sournoises, allait se trouver compromise par le mouvement en avant des Chinois vers le progrès. À ce moment, nulle cause d’intervention ! Il fallait attendre, l’arme au pied, un prétexte que seul l’avenir pouvait leur réserver ! Mais nous savons que le Japon n’est pas gêné pour en soulever, même

    fique à d’autres ! Le Japon s’est, du reste, assuré l’amitié de la Russie. Son accord de 1910 lui laisse les mains libres de ce côté et il peut porter son effort militaire ailleurs ! On ne peut pas être plus pacifique !

  1. Roosevelt crut sage de montrer aux Japonais, « à cette foule disposée aux entreprises les plus hasardées », par point d’honneur national, que les États-Unis possèdent une marine extrêmement puissante. Il fit faire le tour de l’Amérique à 10 cuirassés, à 20 croiseurs qui vinrent visiter les ports japonais. (Hoang-Pao, 15 janvier 1911, p. 100).