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Page:Collectif - La Vérité sur le différend sino-japonais, 1915.pdf/8

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nous a paru intéressant de donner quelques extraits en addenda) sur l’organisation d’une Société japonaise à double face et dont le siège principal se trouve à Pékin en pleine capitale chinoise, qui ne laisse aucun doute sur les agissements nippons et sur leurs méthodes d’espionnage diplomatique et militaire.

En 1911 se fondait à Tokio une Société similaire, appelée : « Taheijo Mondat Danwakai », ou « Club des études des questions du Pacifique », sous la direction du Dr Hasegawa qui y fit une série de conférences intempestives contre les États-Unis.

Une autre Société « Taheijoka » ou « Société du Pacifique » était instituée le 29 mars de la même année, dont le manifeste ne laisse également aucune illusion sur les visées du Japon :

« Voilà un siècle que le champ de bataille où les nations luttent pour l’hégémonie se trouve dans l’Océan Pacifique… Aujourd’hui, la prospérité ou la décadence d’une nation dépend de sa puissance dans l’Océan Pacifique posséder l’empire du Pacifique, c’est être maître du monde ».

« Comme le Japon se trouve au centre de cet Océan, dont les vagues viennent baigner ses rivages, il doit réfléchir avec soin et avoir des vues nettes sur la question du Pacifique car son rôle dans cet Océan décidera de sa prospérité et même de son existence ».

Le manifeste continue en expliquant que le Japon doit posséder l’hégémonie dans le Pacifique.

On se rappellera peut-être que, peu avant la guerre de Mandchourie, une Société analogue s’était formée à Tokio pour « étudier la question de Mandchourie ». Sous la présidence du Prince Konoyé, elle protesta contre l’occupation de la Mandchourie par les Russes et organisa une agitation patriotique qui accoutuma le pays à l’idée de la guerre.

Or, les membres les plus ardents de la « Société de Mandchourie » — dissoute depuis la victoire — se trouvent actuellement dans la « Société du Pacifique ».

Et l’on doit comprendre que, bien plus que l’empire de la Mandchourie, l’empire du Pacifique est, pour le Japon, devant l’ouverture du Canal de Panama, une question de vie ou de mort. (La Revue Jaune, Bruxelles, 15 mai 1911, p. 357)[1].

  1. Dans un article du Word, un Japonais, Adachi Kinnosuke, examine la question du Japon contre les États-Unis. Il démontre que le Japon arme contre la Chine. Il analyse toutes les dépenses extraordinaires de la flotte et de l’armée ; les armements de Port-Arthur et à la frontière coréenne. Il exprime les craintes du Japon de voir la Chine évoluer vers le progrès ; se développer économiquement, politiquement et militairement ; en un mot le Japon craint la Chine ! Et il prétend que si le Japon a attaqué la Chine en 1895, c’est pour se défendre ; parce que la Chine installée en Corée était pour lui un cauchemar, car le Japon voyait ainsi entravé ses projets d’expansion. Le danger était que la Chine empêcha de réaliser son plan ; « danger lointain, il est vrai », et M. Adachi Kinnosuke nous permettra de lui répondre qu’il suffit d’un danger bien lointain, d’une menace bien indirecte, d’une simple entrave à ses projets pour que le Japon fasse la guerre ; et qu’il appelle cela une « guerre défensive ». Dans le même article, l’auteur analyse minutieusement les possibilités de conflits avec les États-Unis, quoique le Japon soit pacifique ! Il y discute à fond les projets Dickinson sur l’armement des Américains. Le canal de Panama est une arme redoutable contre le Japon, aussi doit-il augmenter à outrance sa flotte pour ne pas laisser la maîtrise du Paci-