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ORGANISATION DU CORPS DES POMPIERS

spéciale dans la présente ordonnance, s’empressent d’être en secours, chacun selon ses forces, de se ranger promptement en file, de suivre les directions des personnes préposées pour les former et de suivre exactement tout ce qui leur sera prescrit.
La Grotte, ancienne maison Deyverdun, que l’historien Gibbon habita de 1783 à 1793 (démolie en 1896).
Les maçons, charpentiers et couvreurs, excepté ceux qui sont désignés pour le service des pompes, seront tenus de se rendre sur le lieu du sinistre, munis de leurs outils, échelles, cordes, etc. ; les boulangers, les fourniers, tonneliers et vignerons au premier son de cloche, apportent leurs « brentes. » Quinze directeurs de files, tous membres du Soixante ou du Deux-Cents, à raison de trois par bannière, doivent, sous la direction du maisonneur, organiser les chaînes destinées au transport de l’eau des fontaines aux pompes.

Les pompes au nombre de 12 (7 grandes et 5 portatives) étaient remisées dans les quartiers suivants : 1o sous les arcades de l’hôtel de ville ; 2o sous le couvert de l’église de Saint-François ; 3o à l’Hôpital ; 4o sous les halles au hameau d’Ouchy ; 5o sous la tour de la porte de Saint-Laurent ; 6o à l’Évêché. Les autres engins à savoir les brochets, les échelles, la hotte[1], etc., étaient répartis dans les différents quartiers. À chaque pompe étaient attachés un ou deux intendants, qui avaient un rôle des hommes appelés à la mettre en œuvre, (pour la pompe no 1, 2 serruriers, 1 fondeur, 1 charpentier, 1 maçon, 16 manœuvres). Il y avait également des intendants pour les engins de sauvetage. À la première alerte, les sonneurs des églises de Saint-François et de Saint-Laurent, et le châtelain de l’évêché devaient se mettre en mesure de recevoir les meubles et les effets qui leur seraient confiés par la garde du feu ; le concierge de l’hôtel de ville devait ouvrir la salle du conseil et l’éclairer, si le feu se manifestait pendant la nuit ; le hérault de la ville devait se rendre en manteau, au lieu de l’incendie pour se mettre aux ordres du maisonneur ; et les trois huissiers les plus

  1. La hotte servait au transport des personnes qui, se trouvant dans une maison incendiée, ne pouvaient en sortir par les escaliers. C’est ce que l’on appelle aujourd’hui le va et vient.