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qui s’ouvriront en 1906. À côté de ses pensions d’étrangers, elle a ses maisons d’éducation. C’est la ville où fleurit ce que l’on est convenu d’appeler « l’industrie des pensionnats ». Il en a déjà été question plus haut, dans la notice de M. Schnetzler, relative à l’instruction publique.

Lausanne n’a pas de grandes usines, et partant, peu de ces cheminées de fabrique qui dans certaines villes répandent de la fumée sur toute une contrée. N’ayant pas à sa portée immédiate des forces naturelles, elle est moins privilégiée que d’autres villes sous le rapport de la production industrielle. Cependant la ville s’est imposée dernièrement de lourds sacrifices pour offrir au public l’énergie électrique dans de bonnes conditions, et se trouve en mesure, maintenant, de la livrer à des prix relativement peu élevés. Ainsi encouragées et stimulées, les affaires prennent un élan qui va s’accentuant chaque année.


III


Imprimerie, lithographie, librairie, etc.

Imprimerie. — Le premier imprimeur lausannois connu fut Jean Belot, dont il ne nous reste qu’un missel, achevé en 1493. Le séjour de Belot à Lausanne ne semble pas du reste s’être prolongé au delà du temps consacré à ce missel. Dans la seconde moitié du seizième siècle Lausanne compta en revanche plusieurs imprimeurs : Jean Rivery, Jean Chiquelle et surtout les frères Jean et François Lepreux dont les nombreuses et belles impressions attestent la grande activité[1]. La profession typographique ne prospéra guère au dix-septième siècle, tandis qu’au dix-huitième elle reprit un nouvel essor. — Aujourd’hui, il y a à Lausanne vingt-cinq imprimeries, occupant environ 400 employés et ouvriers ; soixante-dix journaux et publications périodiques, dont cinq quotidiens, s’y impriment. Nombre d’ouvrages importants édités à Lausanne ont contribué à maintenir à nos principales imprimeries le bon renom qu’elles se sont acquis pour l’excellente exécution de leurs travaux.

La place de Lausanne est une des plus importantes de la Suisse au point de vue librairie et édition.

La Lithographie est représentée par huit maisons occupant en moyenne 80 employés ou ouvriers. Trois autres s’occupent d’arts graphiques. C’est là une industrie relativement récente, appelée à prendre un grand essor. La tendance actuelle étant de parler aux yeux autant qu’à l’esprit, l’usage du cliché, représentant l’image à fixer dans la mémoire, s’est généralisé de plus en plus. La phototypie a trouvé son application dans la fabrication des cartes illustrées, dont la consommation augmente chaque année à Lausanne.

La reliure occupe une centaine de personnes réparties dans 27 ateliers. Quelques relieurs se spécialisent dans la réglure et la confection des registres pour le commerce et l’industrie.

  1. Voir L’imprimerie à Lausanne et à Morges jusqu’à la fin du XVIe siècle, par Auguste Bernus. Lausanne, 1904, Georges Bridel & Cie.