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PERCEMENT DU SIMPLON

tres projets avant que le percement du Mont-d’Or soit assuré. La campagne du comité genevois (que nous ne confondons pas avec les Genevois pris dans leur ensemble) n’aura eu pour effet que de retarder l’accomplissement de cette œuvre.
Banque cantonale vaudoise (1903).
C’est en vain que le Conseil d’État de Genève, dans sa déclaration du 25 novembre, conteste la priorité du percement du Mont-d’Or sur celui de la Faucille. Cette priorité éclate de toutes manières[1]. Elle résulte du fait que la ligne de Jougne, avec les améliorations qu’elle comporte, se trouvait déjà, il y a cinquante ans, sur le programme du réseau des chemins de fer de la Suisse Occidentale, programme qui a été suivi avec une remarquable persévérance. Elle résulte encore du fait qu’un accord est déjà intervenu, en 1902, entre la Compagnie du Paris-Lyon-Méditerranée et la Compagnie du Jura-Simplon pour le percement du Mont-d’Or et que ces compagnies se sont trouvées d’emblée en état de faire face aux dépenses que représente cette entreprise. Le projet de la Faucille, au contraire, est de date beaucoup plus récente ; le dépôt des plans financiers et techniques plusieurs fois annoncé n’a pas encore été effectué et paraît présenter des difficultés qui n’ont pu être surmontées.

La récente déclaration du Conseil d’État de Genève manque de clarté ; elle ne dit pas si l’idée du gouvernement genevois est de substituer la Faucille au Mont-d’Or et de s’opposer à toute amélioration de la ligne directe de Dijon à Lausanne, ou s’il estime, comme nous, qu’il serait plus naturel de se placer sur le terrain de la libre concurrence, en ce sens que soit Lausanne, soit Genève doivent tendre à se rattacher le plus directement possible à Paris. De trois choses l’une : ou bien la déclaration du Conseil d’État de Genève du 25 novembre 1905 est une sorte de désaveu des procédés du comité de la Faucille qui a créé une agitation en France pour substituer l’un des passages du Jura à l’autre ; — ou bien le Conseil d’État de Genève se sert des membres du comité de la Faucille

  1. Cette priorité a été formellement reconnue par M. Lachenal qui, dans la séance du Conseil des États du 18 décembre 1902, s’est exprimé en ces termes : « Nous sommes bien d’accord : le Frasne-Vallorbe n’est pas la solution de choix ; c’est la solution immédiate, dont la réalisation ne doit nullement faire tort aux autres projets. »