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Page:Collectif - Le Conteur, 1833.pdf/137

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LE NAIN DE BEAUVOISINE.

paniers à fruits, amoncelés en manière d’ombrage devant l’entrée de leur espèce de tannière. Elle arrivait, cette femme, bien sûre de porter une partie des éclats de l’ouragan : mais elle était mère. Une mère !… il y a toujours du lait dans ce mot là, toujours du courage pour défendre son enfant menacé.

Sa grande taille la trompait toujours ; toujours elle se flattait de l’autorité qu’elle aurait dû prendre un jour dans ce mariage monstrueux.


Mais vaine espérance ! À peine eut-elle étendu vers son maître un geste suppliant, que les yeux du Nain tournèrent vers elle leurs éclairs flambloyans. Des mots qu’elle inventait un peu tendres pour acheter le pardon de la tardive, firent déborder la mesure qui retenait encore sa bouillonnante colère. Il courut avec une vélocité surprenante au-devant de cette grande suppliante,