Page:Collectif - Le livre rose - 1.pdf/334

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ce fut alors qu’une lettre, qui datait de plus de deux mois, depuis l’installation d’Ernest chez madame de Servière, lui annonça l’arrivée d’Emma. Emma lui apprenait que les affaires de son beau-père étaient cause de ce retard, et que sa santé était encore en plus mauvais état ; qu’aussi il lui prenait des remords de venir mêler une existence flétrie et abattue à l’existence si brillante de son amie, et qu’elle se disposait de ne pas trop abuser de l’hospitalité qu’elle lui offrait ; d’autant qu’on lui recommandait expressément le repos le plus absolu, et qu’elle ne pourrait guère profiter des plaisirs que lui promettait Hortense. M. et madame de Servière étaient seuls quand cette lettre arriva. Hortense ne put s’empêcher de témoigner la crainte que madame de Verneuil ne se trouvât pas assez tranquille dans l’appartement qui était voisin du sien ;’elle ajouta qu’elle redoutait de troubler le repos qui lui était si nécessaire, en rentrant souvent au milieu de la nuit. Ces raisons étaient justes et frappèrent M. de Servière qui s’écria, en voyant entrer Ernest :

— « N’est-il pas vrai, mon jeune ami, que cela vous sera tout-à-fait indifférent de changer d’appartement ? vous prendrez celui que ma femme a fait préparer auprès du sien, il vous convient beaucoup mieux qu’à madame de Verneuil que nous attendions depuis