Page:Collectif - Le livre rose - 1.pdf/335

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long-temps, et qui arrive enfin aujourd’hui. Il n’y a aucun inconvénient, vous êtes l’enfant de la maison, et nous vous traitons sans cérémonie. »

Et sans attendre la réponse d’Ernest, il traversa le boudoir de sa femme, qui était voisin du petit salon où on avait tout préparé pour madame de Verneuil. M. de Servière fit remarquer à son pupille un escalier dérobé qui lui donnait la faculté de sortir et d’entrer sans déranger madame de Servière ; et, s’assurant que la serrure qui fermait le boudoir était en bon état, il ajouta :

« — Vous voyez, mon cher ami, que vous serez parfaitement bien, et très-libre. »

Ernest balbutia quelques mots d’excuses sur l’embarras qu’il causait ; il fut même jusqu’à proposer de chercher un logement ailleurs, mais son émotion était si violente, que madame de Servière, en le regardant, comprit toute l’importance qu’il attachait à ce que l’on n’acceptât pas sa proposition. Sans doute elle croyait ne voir cet arrangement qu’avec indifférence, mais si elle avait voulu réfléchir, elle se fût avoué qu’il eût été repoussé avec dédain deux mois auparavant.

Tout étant terminé, M. de Servière ferma lui même la porte de communication ; et sa femme, voulant donner à madame de Verneuil une preuve