Page:Collectif - Le livre rose - 1.pdf/358

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ment la porte, et courant vers le lit où Emma, pâle comme un linceul, ses draps et ses vêtemens de nuit couverts de sang, présentaient l’aspect le plus touchant et le plus terrible.

« — Oui, elle se meurt, répéta à voix basse le médecin ; elle vient d’être prise d’une hémorragie de poitrine qui peut avoir les suites les plus funestes. »

Et tout en parlant, il imprégnait le front et la bouche d’Emma d’une eau glacée.

« — Pourquoi n’être pas venu me prévenir plus tôt ? » dit-il en donnant une bougie à tenir à Ernest ; et, saisissant un des bras de madame de Verneuil, il releva la manche de son vêtement de nuit, et ouvrit une de ses veines ; le sang coula, Emma fit un léger mouvement et ouvrit les yeux.

« — Dieu merci, dit le médecin, avec des soins et les plus grandes précautions, cet accident peut ne point avoir de suites trop funestes. Mais vous êtes bien coupable, continua-t-il en s’adressant à la femme de chambre, il fallait éveiller toute la maison ; il fallait…

« — Ne la grondez pas, docteur, interrompit madame de Verneuil d’une voix faible, je croyais que ce ne serait rien, et je ne voulais déranger personne. Mais, qui donc vous a été chercher ?

« — Monsieur, répondit le docteur en écartant le