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Page:Collectif - Les textes de la politique française en matière ecclésiastique, 1909.djvu/54

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gouverner, pour enseigner et pour juger[1]. Il en résulte que cette Église est par essence une société inégale, c’est-à-dire une société comprenant deux catégories de personnes, les Pasteurs et le troupeau, ceux qui occupent un rang dans les différents degrés de la hiérarchie et la multitude des fidèles. Et ces catégories sont tellement distinctes entre elles que dans le corps pastoral seul résident le droit et l’autorité nécessaire pour promouvoir et diriger tous les membres vers la fin de la société ; quant à la multitude, elle n’a pas d’autre devoir que celui de se laisser conduire et, troupeau docile, de suivre ses Pasteurs.

Saint Cyprien, martyr, exprime cette vérité d’une façon admirable quand il écrit : « Notre-Seigneur, dont nous devons révérer et observer les préceptes, réglant la dignité épiscopale et le mode d’être de son Église, dit dans l’Évangile, en s’adressant à Pierre : Ego dico tibi quia tu es Petrus, etc… Aussi, à travers les vicissitudes des âges et des événements, l’économie de l’Épiscopat et la Constitution de l’Église se déroulent de telle sorte que l’Église repose sur les évêques et que toute sa vie active est gouvernée par eux : Dominus noster, cujus præcepta metuere et servare debemus, Episcopi honorem et Ecclesiæ suæ rationem disponens, in Evangelio lo-

  1. Math. XXVIII, 18-20 ; XVI, 18-19 ; XVIII, 17. Eit. II 15. II. Cor. X, 6 ; XII, 10, etc.