Page:Collectif - Les textes de la politique française en matière ecclésiastique, 1909.djvu/62

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l’avons déjà dit, quand par avance Nous mesurons du regard les maux que cette loi va déchaîner sur un peuple si tendrement aimé par Nous. Et elle nous émeut plus profondément encore la pensée des peines, des souffrances, des tribulations de tout genre qui vont vous incomber à Vous aussi, Vénérables Frères, et à votre clergé tout entier. Mais, pour Nous garder, au milieu de sollicitudes si accablantes, contre toute affliction excessive et contre tous les découragements, Nous avons le ressouvenir de la Providence divine, toujours si miséricordieuse, et l’espérance mille fois vérifiée que jamais Jésus-Christ n’abandonnera son Église, que jamais il ne la privera de son indéfectible appui. Aussi, sommes-Nous bien loin d’éprouver la moindre crainte pour cette Église. Sa force est divine, comme son immuable stabilité : l’expérience des siècles le démontre victorieusement. Personne n’ignore en effet les calamités innombrables et plus terribles les unes que les autres qui ont fondu sur elle pendant cette longue durée : et, là où toute institution purement humaine eût dû nécessairement s’écrouler, l’Église a toujours puisé dans ses épreuves une force plus vigoureuse et une opulente fécondité.

Quant aux lois de persécution dirigées contre elle — l’histoire nous enseigne, et dans des temps assez rapprochés la France elle-même nous le prouve, — forgées par la haine, elles finissent toujours par être abrogées avec sagesse, quand devient