Page:Collectif - Les textes de la politique française en matière ecclésiastique, 1909.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ces derniers temps prendront toute leur signification ; et de par la loi, dans un avenir plus ou moins prochain, la conséquence de cette résolution sera la confiscation des biens de l’Église par l’État. C’est alors aussi que la propriété des édifices du culte revenant à l’État ou aux communes, nous verrons sans doute se réaliser le vœu de quelques sectaires et la maison de Dieu transformée en grenier à foin ou en salle de danse !

« Vivrons-nous, après cela, dans l’espérance de la reprendre un jour ? Ou encore, contre cette profanation, essayerons-nous de défendre nos cathédrales par la force ?

« 3o C’est en effet là qu’il faudra en venir, si nous ne formons pas d’associations cultuelles ; et nous essayerons vainement de nous faire illusion sur ce point : c’est la guerre civile qui se trouvera déchaînée. Le voulons-nous vraiment, dans le fond de nos cœurs ? Et sommes-nous prêts à en prendre la responsabilité ? Vous ne vous dissimulez pas, en tout cas, Monseigneur, qu’elle serait grave et vous ne vous étonnerez pas que, comme Français et comme catholiques, nous nous en montrions effrayés.

« On dira peut-être : « Mais alors, jusqu’où pousserons-nous l’obéissance à la loi ? » Nous répondrons franchement que comme chrétiens, peut-être sommes-nous tenus de la pousser plus loin que d’autres, et que, comme citoyens, nous devons non pas accepter, mais subir la loi, jusqu’au point où son