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FLEURS PRINTANIÈRES.



Fleurettes,
Pauvrettes,
Déjà vous naissez !
Hâtives,
Craintives,
Au vent vous bercez,
Si frêles,
Si belles,
Vos calices frais.
Fleurettes,
Coquettes,
En vous que d’attraits !

Vous voulez du printemps la première caresse,
Vous voulez du zéphyr le baiser le plus pur,
Vous voulez du soleil un rayon qui ne laisse
Aucun reflet terni sur vos robes d’azur.

Vous choisissez sur la colline
Un lieu propice à vos amours,
Et, sur la pente qui s’incline,
Dès que l’orient s’illumine,
Vous étalez vos frais atours.

Que de gracieuses pensées
Vous éveillez dans mon esprit,
Quand, sur vos tiges élancées,
Dans l’air mollement balancées,
Vous vous entretenez sans bruit.

Est-ce une légère sylphide,
Qui, surprise par le matin,
Dans une fuite trop rapide,
Aurait, sur le gazon humide,
Laissé tomber son riche écrin ?