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L’ÉQUILIBRE INTER-PROVINCIAL.



On sait avec quel soin jaloux l’Acte de l’Amérique Britannique du Nord règle les conditions d’équilibre politique entre les diverses provinces qui ont formé le pacte fédéral de 1867. L’accroissement dans le chiffre de la représentation aux Communes se fait d’après un principe certain et assez équitable en apparence : Québec constitue l’unité, le point de départ, la règle normale. Est-ce à dire que les prétentions territoriales d’Ontario devront rendre illusoires ces garanties de sécurité que tout le génie des auteurs de la Confédération s’était efforcé de placer sur des hauteurs réputées inaccessibles ?

C’est cependant ce qui arriverait si le Parlement du Canada s’accordait à ratifier la décision rendue par les arbitres sur les réclamations de limites entre Ontario et le Canada.

Le 3 février 1865, sir John Macdonald déclarait en plein parlement à Québec que l’union des provinces n’était rien autre chose qu’un traité entre les parties contractantes, et la première résolution de la conférence de Québec affirmait que cette union était désirable, pourvu qu’elle s’effectuât à des conditions équitables pour les diverses provinces. Or, les limites assignées à toutes et en particulier à la province d’Ontario par la constitution sont les mêmes qu’elles possédaient à leur entrée dans la Confédération, et l’on sait que le Haut-Canada à cette époque était réputé, à tort ou à raison, avoir pour bornes au nord et à l’ouest le point de partage des eaux qui coulent d’un côté vers la Baie d’Hudson et de l’autre vers le lac Supérieur.

Le peu de connaissances répandues sur la richesse ou la valeur des pays d’En haut fit sans doute qu’on n’attacha qu’une bien médiocre importance à cet empiètement lent mais continu du Haut-Canada vers l’ouest. Pays de four-