Page:Collectif - Revue canadienne, Tome 1 Vol 17, 1881.djvu/499

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

J’ai voulu un jour me convaincre de visu de la justesse de la doctrine théologique, et je parlai à planchette. Entre autres phénomènes concluants, je citerai le suivant :

Nous étions dans une chambre plusieurs amis ; parmi lesquels se trouvait un barbier curieux d’assister à l’expérience. Ce dernier attira immédiatement mon attention. Sur questions posées, planchette répondit en écrivant le nom du barbier, dessinant son enseigne qui consistait en un rasoir à demi-fermé. Puis je lui demandai combien le dit barbier avait de pots à barbe dans son établissement ; après quelques instants d’hésitation, planchette répondit 49. Le barbier interpellé fit observer qu’il y avait erreur, que sa boutique contenait cinquante pots à barbe. Je répondis qu’il était important de constater immédiatement de quel côté se trouvait la vérité.

Nous sortîmes tous ensemble pour aller à la demeure de notre barbier, à qui je disais sans crainte que c’était bien lui qui était le menteur. En effet l’employé à notre arrivée et sur nos questions nous répondit qu’il y avait à peine dix minutes il avait brisé un pot à barbe lui-même, et qu’il n’en restait plus que 49.

Conclusion :

Le lecteur devra conclure qu’il y a rien de moins scientifique que le spiritisme ; et cette question que je voulus un jour, dans un but sérieux, chercher clairement afin que j’eusse des faits personnels appuyant la théorie, doit être reléguée dans l’ordre de ces questions où l’on ne doit pénétrer qu’avec crainte, où l’on ne doit pas pénétrer du tout, car l’Église comme la science défend de jouer avec les poisons.


Séverin Lachapelle, M. D.