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vivants au moyen de l’esprit des morts. Je me trompe ; ou plutôt les spirites se trompent en raisonnant leur science de cette manière peu satisfaisante ; la théorie catholique est bien la seule acceptable au bon sens.

Il y a trois sortes d’esprits : 1. les âmes de ceux qui meurent et qui ne peuvent revenir en ce monde qu’unis aux corps ; 2. les bons esprits qui vivent avec Dieu et ne le quittent que sur son ordre spécial ; 3. les mauvais esprits que l’orgueil a précipités dans le fond des enfers et qui ont liberté de faire tout le mal possible.

Dans les phénomènes vulgaires et extraordinaires en même temps, que les spirites nous représentent avec planchette, on ne peut en aucune manière supposer la présence des deux premiers ordres d’esprits : les derniers seuls peuvent raisonnablement y être.

Les Saintes Écritures ne nous parlent-elles pas d’ailleurs des prodiges accomplis par Simon le magicien sous les regards des apôtres ; de la lutte des mages contre Moïse ; de la sorcière d’Ender évoquant Samuel du fond de sa tombe, etc ? Nul doute que le démon a toute liberté de faire le mal de la manière qu’il l’entend.

Et sa puissance ne peut être surpassée que par la puissance divine. Sa mémoire merveilleuse lui permet de parler de tout ; son jugement de prédire assez juste ; sa vélocité de se transporter d’un lieu dans un autre avec une rapidité merveilleuse ; voir à travers les corps opaques est pour lui chose facile.

L’avenir seul appartient à Dieu et lui est caché ; néanmoins, de même que la force du jugement a permis à des hommes de prédire des événements qui se sont réalisés, ainsi le jugement aidé de la mémoire du mauvais esprit lui donne l’avantage de faire des prédictions qui peuvent aussi avoir leur réalisation.

Voilà bien la doctrine qu’il faut accepter au sujet du spiritisme, c’est celle de l’Église ; et c’est à cause que c’est la seule vraie qu’elle défend à ses enfants une chose qui ne peut être nuisible, qui ne peut que troubler la raison et peut-être faire sombrer la foi.

Un fait :